Je fais partie, depuis quelques semaines maintenant, de l’équipe iGEM Paris-Saclay. C’est une jeune équipe qui participe pour la première fois au concours de iGEM.
IGEM (International Genetically Engineered Machine) est un concours international de biologie synthétique hébergé par le prestigieux Massachusetts Institute of Technology pour la 9èmeannée consécutive. Cette compétition voit s’affronter des équipes d’étudiants rivalisant d’innovation et d’ingéniosité pour mener à bien leur projet. Chaque équipe reçoit au début de l’été un kit de composants biologiques (appelés « biobricks ») avec lesquels les étudiants devront créer des systèmes biologiques qui opèrent dans des cellules vivantes. Ceci en combinant ou en créant de nouveaux composants.
Les projets des différentes équipes sont classés dans plusieurs catégories telles que l’écologie, la santé, l’énergie ou encore la biologie fondamentale. Seules les meilleurs projets, déjà qualifiées au niveau continental, seront sélectionnés et présentés lors de la finale mondiale au MIT en novembre 2012.
L’équipe iGEM Paris-Saclay est composée d’étudiants d’horizons et de niveaux divers. Cette équipe est hébergée et soutenue par l’Université Paris-Sud et l’Institut de Génétique et Microbiologie qui nous fournit les locaux les laboratoires nécessaires à la réalisation du projet. L’institut de Génétique et Microbiologie est une Unité Mixte de Recherche CNRS/Université Paris-sud 11 et un des acteurs majeurs de la microbiologie en France.
On a choisi de participer avec deux projets au même temps.
Le premier projet concerne l’utilisation de molécules particulières appelées ARN thermomètres qui ont la particularité de changer de conformation en fonction de la température, permettant ainsi de réguler la synthèse de certaines protéines. Notre idée est d’utiliser ce mécanisme afin de produire une souche bactérienne capable d’induire la synthèse d’un composé coloré si la température descend ou monte trop. Si cette première étape fonctionne bien, nous souhaiterions développer d’autres systèmes de production de composés de différentes couleurs en fonction de différents paramètres comme le pH ou encore l’oxygénation.Le concept final de ce projet serait d’obtenir une souche capable d’indiquer à un expérimentateur si les conditions standards de culture n’ont pas été respectées et donc d’agir comme un contrôle du bon déroulement d’une expérience.
Le deuxième projet concerne l’utilisation de protéines particulière appelées rhodopsines capables d’être activées à une longueur d’onde précise. Le premier but serait de muter cette protéine afin d’obtenir des rhodopsines capables de s’activer à des longueurs d’ondes différentes. Ensuite, nous voudrions coupler cette activation avec la synthèse de protéines fluorescentes différentes (verte, rouge, bleu…). Au final nous voulons développer une pellicule photo bactérienne fonctionnant par émission de fluorescence grâce à l’activation de différentes rhodopsines réagissant à des longueurs d’ondes différentes et donc capable de reproduire indirectement une image.
La première étape de qualification aura lieu à Amsterdam en octobre 2012.



